3 Mai
Notre chauffeur malgré ses avatars d’hier, est à l’heure pour un long trajet de 750 km qui durera finalement 14h. On traverse une vallée luxuriante avant de grimper sur un plateau à 2500 m d’ altitude, entouré de montagnes très découpées, ocres-grises. Elle offre un beau panorama sur un lac salé aux couleurs rosées, bleutées.
Superbe montagne qui domine le lac salé |
De temps en temps, on découvre quelques sommets enneigés. Les routes sont belles, souvent ce sont des autoroutes. Le chauffeur s’arrête fréquemment aux postes de police pour montrer son disque de vitesse. On arrive très fatigués à 22h à Dolat-Abad (désert du Lut) dans une maison rurale fraîche.
Ce sera dortoir pour les filles et les garçons. On se demande ce soir pourquoi on a fait toute cette route
4 Mai
Après une très bonne nuit pour tout le monde, on découvre une belle oasis: Maisons de pisé aux toits arrondis, jardins avec palmiers, et un grand caravansérail en cours de rénovation, traversé par un canal qui nous fait rêver à un autre accueil.
Entrée du caravansérail |
Les kaluts |
On aurait aimé s’y promener toute une journée, mais il fait déjà très chaud. Après ce désert réputé le plus chaud du monde, notre route nous conduit à Mahan. Le beau mausolée soufi avec ses jardins en enfilade, ses bassins apportent beaucoup de fraîcheur et de sérénité à ses visiteurs. Le jardin de Shahzadeh adossé à la montagne enneigée, ses bassins en terrasse entourés de fleurs, ses fontaines, ses jets d'eaux offre un cadre idéal aux pique-niques fréquents en Iran.
Nous y croisons des étudiants que l’on croirait sortis d’un campus américain venus fêter leur remise de diplômes d'ingénieur, un tiers des diplômés sont des filles.
Après une déambulation dans le bazar de Kerman, Aida, une amie de Ali, nous fait découvrir de belles cours de caravansérail, visiter quelques appartements rénovés par une de ses amies. Nous descendons dans le hammam Chaikhaneh transformé en salon de thé : Nous sommes surpris d’entendre des chants traditionnels accompagnés d’un dulcimer et d’un tambourin.
Hammam Chaikhaneh |
5 Mai
De nouveau une journée de route. Nous faisons un petit arrêt pour observer des pistachiers, jolis arbustes résineux, et Pierre nous fait découvrir de jolies maisons abandonnées aux belles voûtes de terre cuite et des canaux souterrains avec des trous d’aération: Peut-être s’agit- il d’anciens qanats.
Vers 16 h nous apercevons le caravansérail Zein-o-Din magnifique, mais situé au bord de l'autoroute où des milliers de camions ont remplacé les caravanes de chameaux.
Caravansérail Zein-o-Din |
Nous partons pour une balade vers les montagnes environnantes et les ruines d’un village ouvrier abandonné où fut fabriqué le bitume pour aménager cet autoroute.
Ce désert plat et gris révèle quelques jolies plantes et nous offre de belles lumières sur les reliefs et les crêtes qui se détachent en contrejour.
Nous partageons la soirée avec quelques voyageurs venus de tous les horizons assis aux portes de leurs chambres qui s’ouvrent sur la cour centrale, et la clôturons devant un bref spectacle de danses guerrières Baluch. Nous regagnons nos chambres, alcôves astucieusement aménagées en espace intime et confortable.
6 Mai arrivée à Yazd
Départ de notre hôtel de charme. Vincent fait un beau dessin sur le livre d’or avant de prendre la route pour Yazd. Le chauffeur doit régulièrement faire contrôler ses autorisations de circuler au poste de police, Raoul en profite pour prendre une photo, hélas le flash se déclenche et aussitôt un militaire monte dans le bus et demande à supprimer la photo ! En chemin visite surprise de Saryazd Castle, vestiges d’un village forteresse de l’époque Sassanide 2ème 4ème siècle. C’est un véritable enchantement de se promener dans ce village d’argile aux nombreuses ruelles et escaliers étroits.
Arrivée à Yazd, l’une des plus vielles ville du monde construite en partie en argile, bien restaurée, entourée d’une montagne de 4000m et de 2 déserts. Découverte du pishtaq (portail d’entrée) de l’ancien tekyeh construit au 19ème siècle pour accueillir les représentations théâtrales faisant revivre les derniers instants de l’imam Hossein massacré à Kerbala. Sur la place nous apercevons un nakhl démesuré symbolisant le cercueil de l’imam, il s’agit d’une structure de poutrelles en bois portées par des dizaines d’hommes qui se relaient sans cesse.
Ensuite visite des tours du silence où la communauté zoroastrienne (la plus importante du pays) déposait ses morts au sommet de ces tours afin de ne pas souiller la terre.
Visite au temple zoroastrien où le feu sacré brûle en permanence depuis 1500 ans.
Puis, nous allons assister à un entraînement de force et d’adresse dans l’ancienne citerne aux 5 tours du vent.
Après un repas sandwich aux fallafels nous montons sur la terrasse d’un café avec vue sur les coupoles illuminées pour déguster un thé et une glace.
7
Mai
Visite
du jardin de "Dolat Abad garden" qui possède une tour du vent de 35m,
rafraîchissant le pavillon de style qâdjâr (1794-1925) où, en se
plaçant sous cette tour on ressent un très fort courant d’air
frais.
Découverte du musée de l’eau qui permet de mieux comprendre le système des qanât : captage d’eau des nappes phréatiques. Après un petit passage dans le bazar nous allons voir la mosquée du Vendredi qui date du 14ème siècle, le pishtaq, surmonté de deux minarets est caractérisé par un eivân très haut et étroit, recouvert à l’intérieur de stalactites. La coupole de la salle principale est entièrement recouverte de faïences.
Repas dans une maison traditionnelle suivi d’une petite sieste. Quartier libre l’après-midi où chacun va déambuler à sa guise dans le bazar ou dans les belles ruelles de Yazd, le temps d’apprécier l’ambiance paisible de cette ville.
Découverte du musée de l’eau qui permet de mieux comprendre le système des qanât : captage d’eau des nappes phréatiques. Après un petit passage dans le bazar nous allons voir la mosquée du Vendredi qui date du 14ème siècle, le pishtaq, surmonté de deux minarets est caractérisé par un eivân très haut et étroit, recouvert à l’intérieur de stalactites. La coupole de la salle principale est entièrement recouverte de faïences.
Repas dans une maison traditionnelle suivi d’une petite sieste. Quartier libre l’après-midi où chacun va déambuler à sa guise dans le bazar ou dans les belles ruelles de Yazd, le temps d’apprécier l’ambiance paisible de cette ville.
Soirée
sur une terrasse avec vue sur la mosquée.
8 Mai arrivée à Ispahan
Départ
pour Ispahan à 300km de Yazd, en route nous nous arrêtons admirer
la glacière de Meybod aux dimensions impressionnantes surtout à
l’intérieur, elle date du 17ème siècle et possède un mur à
ombrager de 8 m. Marie-Odile et Elisabeth nous interprètent
magistralement à 2 voix la St Hubert.
Arrêt à Naïm où nous visitons la mosquée du vendredi (10ème-11ème siècle). Décor minimaliste à l’extérieur avec quelques mosaïques bleues et jaunes, intérieur superbe. Grande variété de motifs géométriques et floraux ainsi que de beaux exemples de calligraphie.
Arrivée à Ispahan, l’une des plus belles villes d’Iran où nous découvrons la mosquée du Vendredi ; superbe édifice du 11ème -12ème siècle d’une grande sobriété. La coupole ainsi que les salles voûtées qui entourent la cour sont en brique sans décoration de faïences. Cette sobriété lui confère une grande beauté et permet d’apprécier la finesse de sa décoration. Une salle d’hiver entièrement blanche, possède des arcs qui descendent du plafond jusqu’ au sol formant des piliers puissants.
Glacière |
Mur à ombrager |
Arrêt à Naïm où nous visitons la mosquée du vendredi (10ème-11ème siècle). Décor minimaliste à l’extérieur avec quelques mosaïques bleues et jaunes, intérieur superbe. Grande variété de motifs géométriques et floraux ainsi que de beaux exemples de calligraphie.
Arrivée à Ispahan, l’une des plus belles villes d’Iran où nous découvrons la mosquée du Vendredi ; superbe édifice du 11ème -12ème siècle d’une grande sobriété. La coupole ainsi que les salles voûtées qui entourent la cour sont en brique sans décoration de faïences. Cette sobriété lui confère une grande beauté et permet d’apprécier la finesse de sa décoration. Une salle d’hiver entièrement blanche, possède des arcs qui descendent du plafond jusqu’ au sol formant des piliers puissants.
En attendant qu’il fasse nuit pour voir les ponts illuminés, Ali nous emmène dans un magasin de tapis où nous allons admirer la qualité du travail et la beauté de ces tapis Persans. Ensuite petite balade au bord de la rivière Zâyandeh-rud qui sépare la ville d’Ispahan en deux. Vue sur le pont Si-O-Seh-pol ou pont des 33 arches construit vers 1600, c’est le pont le plus long de la ville (295 m) il possède 2 étages d’arcades.
La nuit tombée nous nous y promenons ainsi que sur un 2ème pont, le pol e Kâdju, le plus célèbre de la ville, qui a la particularité d’être un pont à vannes. Construit vers 1650 ce pont comporte 24 arches et mesure 132m de long.
Présence de pavillons semi-octogonaux de chaque côté, avec ses 2 étages d’arcades et ses degrés en pierre où l’eau s’écoule en cascades, ce pont est certainement l’un des endroits les plus pittoresques de la ville où les habitants viennent déambuler le soir en famille.
9 Mai deuxième jour à Ispahan
Ce
matin, visite de la Cathédrale Vank : quel contraste dès l’entrée !
Alors que les mosquées ne comportent aucun décor figurant
personnages ou animaux, ici les murs sont entièrement revêtus de
peintures figurant des scènes de l’Evangile et, encore plus
frappants, de martyres des plus réalistes ! Nous visitons
ensuite le petit musée attenant. Quelques souvenirs émouvants du
génocide arménien de 1915 et une magnifique collection de livres
manuscrits de « gospels », c’est-à-dire des évangiles,
dont certains remontent au 10ème siècle !
Après
la visite du magnifique pigeonnier Mardevich, le moment est venu de
découvrir la majestueuse Place de l’Imam, voulue par Shah Abbas
1er au début du 17ème siècle. Au fond, la
Grande Mosquée de l’Imam, avec son entrée déportée, toute
éclatante de bleu, son monumental portique et ses minarets hauts de
42 mètres. Ses immenses coupoles dans les salles de prière nous
émerveillent par leur décor et leur acoustique. A la sortie,
conversation avec un Imam francophone, qui nous vante les vertus du
chiisme.
Déjeuner
dans un hôtel 4 étoiles où Ali nous fait goûter une spécialité
d’Ispahan. Tout le monde se régale, avant d’apprendre que c’est…
du poumon de mouton!
Le
Palais des 40 colonnes nous enchante avec son jardin magnifique,
rempli de roses, et son pavillon au toit de bois décoré de grandes
scènes de batailles mais surtout de fines peintures d’inspiration
chinoise.
Retour à la grande place pour visiter le Palais d’Ali Qapu. De la terrasse, très beau coup d’œil sur la place. Nous montons jusqu’à la salle de musique, mais interdit d’y chanter, un gardien vient nous le rappeler !
Après une petite pause dans un café-brocante très original, visite de la mosquée du Cheikh Lotfollah, toute bleue elle aussi, une merveille.
C’est maintenant l’heure où les familles s’installent sur les pelouses pour se reposer, pour pique-niquer, à l’ombre des arbustes et près des fontaines, un vrai lieu de détente pour les Esfahanis.
Retour à la grande place pour visiter le Palais d’Ali Qapu. De la terrasse, très beau coup d’œil sur la place. Nous montons jusqu’à la salle de musique, mais interdit d’y chanter, un gardien vient nous le rappeler !
Salle de musique |
Après une petite pause dans un café-brocante très original, visite de la mosquée du Cheikh Lotfollah, toute bleue elle aussi, une merveille.
C’est maintenant l’heure où les familles s’installent sur les pelouses pour se reposer, pour pique-niquer, à l’ombre des arbustes et près des fontaines, un vrai lieu de détente pour les Esfahanis.
10 Mai
Avant
de quitter Ispahan, nous retournons à la Grande Place, encore
déserte à cette heure, magnifique dans le soleil du matin. En
route, étape à Abyaneh, un village très pittoresque dont les
maisons de terre rouge s’étagent en terrasse le long de la
colline. Nous arpentons ses ruelles un peu mortes où les personnes
âgées présentent des fruits secs et des tissages.
Abyaneh |
Dans
l’après-midi, nous arrivons à Kashan, une ville plus
traditionnelle, mais très animée, bruyante même, avec ses
nombreuses motos ! Il fait 33°, nous nous rafraichissons à
l’hôtel avant de partir à pied vers le centre ville pour diner,
en passant par le Bazar, très authentique et animé.
11 Mai Kashan
Ce
matin, visite de la Maison des Tabatei, une magnifique demeure du
18ème.
Nous entrons dans la grande cour intérieure, rafraichie par un
grand bassin, puis dans les somptueuses salles de réception, dans
les cuisines et enfin dans les écuries, situées à l’étage pour
laisser les pièces les plus fraîches aux propriétaires des lieux !
Une autre maison tout aussi splendide, celle des Boroudjerdi, dont nous admirons les peintures murales et la tour du vent à 6 faces qui apporte une fraicheur bienvenue.
Nous visitons ensuite la Mosquée Agha Bozorg, mosquée récente, sur un plan traditionnel mais toute ouverte sur l’extérieur. Une cour en contrebas abrite la madrasa avec les cellules des étudiants en théologie.
Après le déjeuner, le jardin de Fin avec ses canaux dans lesquels les enfants barbotent, moins raffiné cependant que le Jardin des 40 colonnes. C’est dans le hammam qu’a été assassiné en 1852 le Vizir Amir Kabir, un réformateur qui avait tenté de moderniser l’Iran…
Une autre maison tout aussi splendide, celle des Boroudjerdi, dont nous admirons les peintures murales et la tour du vent à 6 faces qui apporte une fraicheur bienvenue.
Nous visitons ensuite la Mosquée Agha Bozorg, mosquée récente, sur un plan traditionnel mais toute ouverte sur l’extérieur. Une cour en contrebas abrite la madrasa avec les cellules des étudiants en théologie.
Après le déjeuner, le jardin de Fin avec ses canaux dans lesquels les enfants barbotent, moins raffiné cependant que le Jardin des 40 colonnes. C’est dans le hammam qu’a été assassiné en 1852 le Vizir Amir Kabir, un réformateur qui avait tenté de moderniser l’Iran…
En
route pour notre dernière étape, Téhéran, mais avant, Ali et
Majid nous préparent un petit « extra ». Nous allons
nous arrêter près de Qom, à Jamkaran, où se trouve la mosquée
du 12ème Imam, l’Imam Mahdi, celui qui doit revenir à
la fin des temps ! C’est précisément là qu’il reviendra
et nous y sommes la veille de l’anniversaire de sa naissance !
En route, on nous offre brioches et jus de citron. Sur l’esplanade
et dans les parkings improvisés, les gens montent des tentes entre
les voitures et installent des tapis et le nécessaire de cuisine
car la célébration va durer plusieurs jours.
Nous pénétrons dans l’enceinte après avoir laissé les appareils photo et enfilé des tchadors, et même des chaussettes pour celle qui est pieds nus. Nous sommes quand même regardés, on nous demande ce que nous faisons là et nous nous sentons un peu décalés… Nous ne nous éternisons pas et regagnons notre bus, pas fâchées d’enlever le tchador synthétique par une température de plus de 35°! A Qom, impossible de visiter la mosquée de Mazumeh car le garde international est absent. Nous poursuivons donc notre route vers Téhéran. Un dernier arrêt pour dîner dans un centre commercial flambant neuf et tout ce qu’il y a d’occidental, quel contraste avec ce que nous venons de voir !
Nous pénétrons dans l’enceinte après avoir laissé les appareils photo et enfilé des tchadors, et même des chaussettes pour celle qui est pieds nus. Nous sommes quand même regardés, on nous demande ce que nous faisons là et nous nous sentons un peu décalés… Nous ne nous éternisons pas et regagnons notre bus, pas fâchées d’enlever le tchador synthétique par une température de plus de 35°! A Qom, impossible de visiter la mosquée de Mazumeh car le garde international est absent. Nous poursuivons donc notre route vers Téhéran. Un dernier arrêt pour dîner dans un centre commercial flambant neuf et tout ce qu’il y a d’occidental, quel contraste avec ce que nous venons de voir !
En
remontant dans le bus, nous chantons la chanson que nous avons
composée pour Ali et Majid, sur l’air de « Vous permettez,
Monsieur », c’est Ali qui nous a donné l’idée en nous
parlant d’Adamo hier. Il nous offre une dernière glace au safran,
et c’est l’arrivée à l’aéroport vers 22h30. Une longue
attente s’offre à nous, car notre avion est à 3h20 et il aura ¾
d’heure de retard… retard qui nous empêchera d’avoir notre
correspondance à Amsterdam, ce qui nous vaudra encore 8h d’attente,
mais heureusement nous sommes en groupe et nous retrouvons notre
bonne ville de Caen vers 20h30, un peu fatigués, mais tellement
heureux de ce voyage.
En
conclusion de ce voyage qui fut pour nous tous un véritable
enchantement, nous avons envie d’encourager tous les candidats au
départ vers l’Iran à aller à la découverte de ce pays.
Nous
avions hésité à choisir cette destination en raison de sa
réputation dans un contexte géopolitique instable et troublé.
Cependant, nous avions envie de découvrir ce pays au passé
prestigieux et sentions qu’il fallait s’affranchir de certains
préjugés. Le témoignage de voyageurs enthousiastes a vite fait de
nous conforter dans notre décision de partir.
Au
retour, nous gardons en mémoire, l’accueil chaleureux et spontané
des iraniens, venant vers nous sans hésitation, et la richesse du
patrimoine historique.
Nous
avons pu percevoir la complexité d’un pays largement tourné vers
l’avenir qui vit une aspiration sensible à la modernité dans un
cadre traditionnel, et cherche à les concilier.
"DIAPORAMA Welcome to Iran" cliquez ICI
Récit à partir du 28 avril
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire